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L’accord du verbe - Règles générales et particulières

L’accord du verbe - Règles générales et particulières
    L’accord du verbe
     Introduction
    Soit la phrase suivante :
    Les professeurs corrigent les travaux des étudiants.
    On distingue :
    -     les personnes dont on parle (les professeurs) è SUJET
    -  ce qu’on dit de ces personnes (qu’il corrigent les examens des étudiants) è PREDICAT
    Le français souligne le lien entre le sujet et le prédicat en prévoyant l’accord du verbe en personne et en nombre avec son sujet. Le verbe recevra dès lors des marques qui lui sont propres, très différentes des marques propres au système du nom.
    Exemple : « les professeurs », le pluriel est marqué par les « s » ; « corrigent », le pluriel est marqué par « -ent ».

    Accord du verbe avec un seul sujet

    Règle générale :
    Le verbe s'accorde en nombre et en personne avec son sujet.
    Exemples: Elle vivait à Paris. / Mes parents ont acheté une maison en Provence. / Que veux-tu ?

    Il existe cependant quelques cas particuliers :


    1. Le verbe a pour sujet un nom collectif.


    Lorsque le verbe a pour sujet un nom collectif singulier (foule, multitude, groupe, tas, etc.) accompagné de son complément, le verbe se met au singulier ou au pluriel selon le sens.
    Exemples :
    La multitude des couleurs donnait un air de fête à l'assemblée.
    è C'est la multitude qui donne un air de fête.
    Une foule de questions lui venaient à l'esprit.
    è Ce sont les questions qui viennent à l'esprit.
    Une multitude d'insectes ont envahi la prairie (ou a envahi).
    è Quelquefois, on a le choix.

    Dans le cas des noms en « –aine » (dizaine, douzaine, etc.) ou du nom « infinité » suivis d’un complément, le verbe s’accordera le plus souvent au pluriel. Par ailleurs, l’accord se fera toujours avec le complément si le nom collectif est pris au sens figuré ou s’il est employé sans déterminant.
    Exemples :
    Un tas d’idées intéressantes ont surgi lors de la réunion.
    Nombre de questions ont trouvé réponse.
    Force mots sont durs à entendre.


    2.  Le verbe a pour sujet un nom introduit par une locution indéfinie ou un adverbe de quantité.


    Lorsqu'un nom sujet est déterminé par une locution telle que « la plupart, beaucoup de, bien des, peu de, assez de, trop de, tant de, combien de », le verbe est du même nombre que ce nom.
    Exemples :
    Beaucoup de persévérance sera nécessaire pour mener à bien cette tâche.
    è Le verbe s'accorde avec le nom « persévérance » déterminé par « beaucoup ».
    Beaucoup de points sont à l'ordre du jour de la réunion.
    è Le verbe s'accorde avec le nom « points » déterminé par « beaucoup ».

    L’accord se fait habituellement au singulier lorsque l'adverbe est nominalisé par la présence d'un déterminant.
    Exemple :
    Le trop de coups a usé son cerveau.

    Cette nominalisation est fréquente avec "le peu, ce peu, le trop". Mais même dans ce cas, selon l'attention portée par le scripteur, on trouve l'accord avec le nom ou l'adverbe.
    Exemple:
    Le peu de choses qu'il avait retenues.

    Les locutions peuvent s'employer sans complément s'il s'agit d'un nom au pluriel. Le verbe se met alors au pluriel.
    Exemple :
    Les étudiants de nos écoles se préparent aux concours. La plupart souhaitent entrer dans l'Administration (sous-entendu la plupart des étudiants).

    3.  Le verbe a pour sujet un nom de fraction.

    L’accord se fait avec le premier mot ou avec le second, selon que l'esprit s'attache à l'un ou à l'autre.
    Exemples :
    La moitié des invités sont venus.
    La moitié des invités est venue.

    4. Le verbe a pour sujet « plus d’un», « moins de deux».

    Le verbe se met au singulier quand le sujet est introduit par « plus d'un ». Il se met au pluriel quand le sujet est introduit par « moins de deux ».
    Exemples:
    Plus d'un a obtenu gain de cause.
    Moins de deux mois suffiront pour le projet.

    5. Cas de « ce + être » :

    -     « être » reste singulier :

    • dans les expressions : "si ce n'est", "ce doit être", "ce peut être". 
    • dans des tournures interrogatives pour raison d'euphonie (furent-ce = fut-ce).
    • lorsque l'attribut, malgré le pluriel, évoque l'idée d'un tout, d'un ensemble (expression des heures, d'une somme, etc.).
    Exemple : C'est quatre heures. C'est trois cents francs.
    • si le mot qui suit le verbe "être" n'est pas attribut.
    Exemple : C'est d'éléments nouveaux qu'il nous parle.
    • lorsque l'attribut est formé de plusieurs noms et que le premier est au singulier
    Exemple : C'est l'argent, le pouvoir et l'ambition qui dominent le monde.

    -   « être » peut se mettre au pluriel :

    • quand le nom attribut est mis au pluriel.
    Exemple : Ce sont mes affaires.
    • si les attributs reprennent une énumération ou un collectif avec effet d'annonce.
    Exemple: Trois grands fléaux dominent le monde; ce sont l'argent, le pouvoir l'ambition.

    6.  Accord du verbe avec "qui".


    Le verbe ayant pour sujet un pronom relatif s'accorde en genre et en nombre avec l'antécédent de ce pronom.
    Exemple : Les hommes qui parlent…

    Quelques règles sont particulières à l'antécédent de "qui" , quand l'antécédent est un attribut se rapportant au pronom personnel "vous"
    Exemple : Vous êtes le médecin qui « soigne » ou qui « soignez » ?
    è
    -   L'attribut règle l'accord lorsque :
    • il est précédé de l'article défini
    Exemple : Vous êtes le médecin qui soigne le mieux.
    • il est précédé d'un démonstratif
    Exemple : Vous êtes cette femme qui passe dans ma rue.
    • si la proposition principale est négative ou interrogative
    -   Le pronom personnel règle l'accord lorsque l'attribut est un nom de nombre
    Exemple :  Ils sont trente qui veulent partir.
    -   Il y a indécision lorsque, dans une phrase affirmative :
    • l'attribut est précédé de l'article indéfini
    Exemple : Tu es un homme qui sait ou sais parler aux femmes.
    • l'attribut est "le seul, le premier, l'unique, le dernier"
    Exemple : Tu es le seul qui parle ou parles...
    Avec "un de ceux qui", "une de celles qui" le verbe est toujours au pluriel.

      Accord du verbe avec plusieurs sujets

    Règle générale :

    Le verbe qui a plusieurs sujets se met généralement au pluriel.
    Exemple : Les parents et les enfants partent demain.
    Si les sujets ne sont pas de la même personne, l'usage impose un ordre de priorité :
    -   la première personne l'emporte sur la seconde.
    Toi et moi = pluriel première personne
    Exemple: Toi et moi sommes venus.
    -   la première personne l'emporte sur la troisième.
    Lui et moi = pluriel première personne
    Exemple : Lui et moi sommes venus.
    -   la deuxième personne l'emporte sur la troisième.
    Toi et lui = pluriel deuxième personne
    Exemple : Toi et lui êtes venus.

    Il existe cependant quelques cas particuliers :

    1. Le verbe s'accorde parfois avec le sujet le plus rapproché lorsque :

    ·         les sujets sont presque synonymes.
    Exemple: La douceur, la bonté de cette femme plaît à tous ceux qui la connaissent.
    ·         les sujets sont en gradation. 
    Exemple : Un regard, un geste, une plaisanterie est parfois suffisant.

    2. Cas des sujets joints par les conjonctions de subordination « ainsi que, non moins que, comme, de même que » :

    ·         lorsque les sujets s'ajoutent, l'accord se fait au pluriel.
    Exemple : Le français ainsi que l’italien dérivent du latin.
    ·         lorsqu'ils ne s'ajoutent pas, on fait l'accord avec le premier.
    Exemple : Mon visage, aussi bien que mon âme, est trop sévère. (Larbaud)

    1.      Lorsque deux sujets sont joints par des expressions nettement exclusives "moins que, plutôt que, ou mieux dit, et non, etc.", le verbe s'accorde avec le premier sujet.

    Exemple: La misère, plutôt que l’amour, apparaissait dans toute son expression.

    2.  Sujets joints par « ou » ou « ni » :

    · le verbe se met au pluriel si on peut rapporter le fait simultanément à chacun des sujets.
    Exemple : Ni l’un ni l’autre n’ont su ce qu’ils faisaient.
    · le verbe s’accorde, en principe, avec le dernier sujet seulement si l’on ne peut rapporter le fait simultanément à chacun des sujets.
    Exemple : La douceur ou la violence en viendra à bout.

    3. Après "l'un et l'autre" le verbe se met le plus souvent au pluriel.