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15 mots supprimés du dictionnaire de l’Académie française

15 mots supprimés du dictionnaire de l’Académie française

    L’introduction de nouveaux mots ou la mise à jour de règles d’écriture par l’Académie française font généralement grand bruit dans les médias. Mais on entend rarement parler des mots supprimés du dictionnaire de l’Académie.
    Si vous souhaitez vous amuser avec une langue, vous pouvez vous pencher sur son évolution au fil des années. Par la diffusion d’une liste de « mots supprimés » de son dictionnaire, l’Académie vous présente ainsi un morceau d’histoire de la langue française. Cette histoire est vivante et n’est pas irréversible ! Les usages influencent les normes en vigueur, comme les règles édictées par l’Académie.
    Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir une quinzaine de mots voués à la disparition des usages comme des dictionnaires. Cet oubli n’est pas définitif : il suffit de les réutiliser pour les faire revivre ! 

    1- Abuseur

    Un abuseur est celui qui abuse, dans le sens « celui qui trompe ». Dans son acception contemporaine, « celui qui abuse » est aussi « celui qui dépasse les bornes » ou « celui qui fait un usage excessif des choses ».

    2- Académiste

    Autrefois, il s’agissait d’un membre de l’Académie française, qui est devenu par la suite un académicien. Son autre sens est « élève d’une académie ». L’académie étant un lieu où l’on se forme à un domaine et à certains exercices : académie de musique, académie équestre…

    3- Amusoire

    Une amusoire est une plaisanterie, une façon d’amuser, de distraire. Le terme est familier. Vous pouvez l’utiliser, par exemple, pour relever la futilité d’une activité ou son manque de sérieux : ce n’est qu’une amusoire

    4- Assoter

    Assoter quelqu’un, c’est le rendre sot. Quelqu’un peut également s’assoter par amour ou par passion.
    C’est un mot qui a survécu des siècles malgré son manque de popularité : selon l’Académie, ce terme était déjà vieilli au XVIIe siècle. Alors que l’Académie réalisait la première édition de son dictionnaire, il était déjà réputé sorti de l’usage.
    Le Littré nous avertit : « Sotie, assoter, rassoter, ne prennent qu’un t ; on en met deux à sotte, sottement, sottise, sottisier. »

    5- Baladinage

    Le baladinage est une plaisanterie bouffonne et de mauvais goût. C’est « une sottise » selon Le Littré. À l’origine, le baladinage est le fait d’un baladin : un « danseur de théâtre. Farceur de place publique. »

    6- Baliverner

    Vous balivernez lorsque vous vous occupez de balivernes. Les balivernes peuvent couvrir deux sens :
    • Les balivernes peuvent être des propos futiles, des plaisanteries, des choses ridicules,
    • Les balivernes sont également des tromperies, des mensonges.

    7- Brétailler / Brétailleur

    Vous brétaillez lorsque vous tirez l’épée à la moindre occasion ! Et le brétailleur est bien entendu celui qui brétaille. Selon le Littré, le brétailleur « hante les salles d’armes ». Aujourd’hui, vous pourriez l’utiliser pour désigner quelqu’un n’ayant pas peur du conflit et souhaitant facilement en découdre.

    8- Dépopulariser

    On dépopularise lorsqu’on prive de sa popularité quelqu’un ou quelque chose. Aussitôt arrivé, aussitôt parti : il aura fallu un petit siècle et demi à ce mot pour apparaître puis disparaître.

    9- Finet, -ette

    Quelqu’un de finet est quelqu’un qui a une certaine finesse d’esprit.

    10- Imbrisable

    Quelque chose d’imbrisable est quelque chose… qui ne peut pas être brisé.

    11- Larmoyeur, -euse

    Votre enfant est un larmoyeur s’il larmoie, s’il pleure ou s’il pleurniche.

    12- Morphée

    Morphée est le dieu grec du sommeil. Il est cité dans plusieurs expressions très courantes : Être dans les bras de Morphée, par exemple, pour dire être endormi.

    13- Nestor

    Durant la guerre de Troie, Nestor est le héros le plus âgé et le plus sage du côté de la coalition grecque. En conséquence, un « Nestor » est un ancien combattant, respectable et sage dont on sollicite les conseils.
    Avec la disparition de Nestor, c’est la désignation d’un archétype qui s’efface : celui du vieux soldat plein de sagesse qui offre ses conseils aux héros. Comme pour « un mentor », il s’agit d’une antonomase issue d’un personnage mythologique : son nom propre est devenu un nom commun.

    14- Picoreur

    Comme son nom l’indique, un picoreur est celui qui picore. Le Littré ajoute à cette définition un sens figuré : le picoreur est un auteur qui pille les ouvrages des autres !

    15- Poétereau

    Ce nom est chargé de mépris : un poétereau est un poète médiocre, un mauvais poète. C’est un terme insultant et familier.