Plusieurs profs n'enseigneront plus la règle du "masculin l'emporte sur le féminin"


« Le masculin l'emporte sur le féminin. »
Cette règle de grammaire apprise dès l'enfance sur les bancs de l'école façonne un monde de représentations dans lequel le masculin est considéré comme supérieur au féminin. En 1676, le père Bouhours, l'un des grammairiens qui a œuvré à ce que cette règle devienne exclusive de toute autre, la justifiait ainsi : « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte. »
Pourtant, avant le 18e siècle, la langue française usait d'une grande liberté. Un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms, pouvait s'accorder avec le nom le plus proche. Cette règle de proximité remonte à l'Antiquité : en latin et en grec ancien, elle s'employait couramment.
Plus récemment, l'éminente linguiste, Josette Rey-Debove, l'une des premières collaboratrices des dictionnaires Le Robert, disait à ce sujet : « J'aime beaucoup la règle ancienne qui consistait à mettre le verbe et l'adjectif au féminin quand il était après le féminin, même s'il y avait plusieurs masculins devant. Je trouve cela plus élégant parce qu'on n'a pas alors à se demander comment faire pour que ça ne sonne pas mal. » 
Une règle de grammaire arbitraire et politique 
En outre, la décision d’appliquer la règle de grammaire « le masculin l’emporte sur le féminin » est politique et non pas linguistique. Sous prétexte que le masculin était le genre le plus « noble », supérieur au genre féminin, il devait donc l’emporter. Cela s’explique par le contexte historique français où les femmes n’ont pas eu de droits politiques et n'ont pas eu le droit d'aller à l’école avant longtemps.



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